Méthode de dissertation

Publié le par philodamas

1. Premier brouillon : les préalables

(a) l'analyse du sujet

Il faut tout d'abord analyser les notions, c'est-à-dire dégager leur(s) signification(s). Puis il faut identifier le ou les présupposé(s) du sujet, qu'il s'agira de mettre en question au cours de la dissertation.

(b) le pêle-mêle

Définitions, références, questions, hypothèses de travail... tout ce qui te passe par la tête lorsque tu réfléchis à ce sujet doit y figurer, même s'il s'avère plus tard que tout ne servira pas.


2. Deuxième brouillon : l'introduction

L'introduction doit commencer par la définition large des notions du sujet (sans les réduire à une seule de leurs acceptions), puis embrayer sur la problématique avant d'énoncer le plan.

La problématique consiste à montrer qu'il n'existe pas à première vue de réponse évidente au sujet. Il existe deux méthodes faciles pour y arriver :

(a) ou bien tu présentes la réponse qui paraît la plus évidente au sujet, puis tu apportes la contradiction en montrant ainsi que l'évidence pourrait être trompeuse
(b) ou bien tu montres successivement mais sans approfondir que les réponses opposées au sujet sont également problématiques ou également possibles.
 
Dans tous les cas, formuler la problématique c'est parvenir à une alternative : il existe au moins deux réponses possibles au sujet, dont aucune n'est réellement évidente. Rédiger une problématique, ce n'est donc jamais rédiger une simple question. C'est encore moins "reformuler la question", ce qu'il ne faut d'ailleurs jamais faire en introduction (car on t'a posé une question, et pas une autre !). C'est bien davantage formuler l'embarras qui porte à poser la question : si la question se pose, c'est précisément parce qu'elle n'a pas de réponse immédiate, les différentes réponses possibles étant également problématiques...

Pour développer la problématique, il te faut organiser ta réflexion de façon dialectique, et présenter les trois étapes de cette dialectique dans ton plan :

- l'hypothèse faible (tu évalues l'hypothèse de réponse la plus faible)
- l'hypothèse critique (tu produis une antithèse qui réfute la thèse faible)
- l'hypothèse forte (tu développes le problème de l'hypothèse critique jusqu'à un dépassement des réponses opposées)

Le plan n'est autre que le plan du développement, et le développement n'est autre que le développement de la problématique...


3. Le développement

Le développement consiste donc dans l'évaluation successive et progressive des différentes hypothèses de réponse possibles au sujet qui est donné (hypothèse faible, hypothèse critique, hypothèse forte).

Il n'est donc pas possible de "découper" le sujet en différentes notions et d'étudier isolément dans chaque partie une notion particulière du sujet : ce serait précisément le meilleur moyen... de ne pas traiter le sujet !
 
Chaque partie du développement porte sur le sujet en son entier, et doit :

(a) rappeller dans un 1er paragraphe l'objectif de cette partie (ce que tu veux y montrer)
(b) évaluer l'idée qu'il s'agit de développer et produire à cet effet une argumentation

Sur l'argumentation : il faut chercher à justifier tous tes propos, y compris les propos que tu rapportes (citations).
Une idée avancée comme vraie sans argumentation, une citation avancée comme une vérité sans argumentation, n'ont aucune valeur philosophique. En revanche, souviens-toi qu'il est toujours assez simple de présenter une idée comme une hypothèse de travail efficace (ou non), et d'argumenter de son efficacité (ou non) en montrant qu'elle permet (ou non) d'expliquer des situations précises, des exemples précis, mieux (ou moins bien) que d'autres hypothèses concurrentes. Pour ce travail d'argumentation, des références sont nécessaires et utiles. En la matière tout est permis : référence littéraire, scientifique, référence à une situation historique précise, ... à partir du moment où cette référence porte un intérêt philosophique. Et c'est le cas lorsque, s'il s'agit d'une citation, elle est expliquée et argumentée, et s'il s'agit d'un exemple (historique), il est analysé.


4. La conclusion

Conclure, enfin, c'est donner une réponse claire et nette au sujet. Ce qui ne veut pas dire une réponse sans nuance, sans condition ou sans distinction...

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